Les exemples se multiplient dans le monde pour démontrer que le modèle appliqué d’économie circulaire est une solution aux problèmes économiques, sociaux et environnementaux, comme en témoignent ceux réalisés en Allemagne, aux Pays-Bas et en Chine.
Second Cycle souhaite vous présenter ici un exemple d’un parc éco-industriel chinois qui se rapproche de la réalité du Québec car basé sur l’industrie de l’aluminium, celui de Baotou, dans le district de Donghe, dont la réussite est très inspirante[i].
Mise en contexte : la Chine, aux prises avec de graves problèmes de pollution de l’air et de l’eau liés au développement économique effréné, a pris le taureau par les cornes depuis quelques années en instaurant, en autres mesures, une Loi sur la promotion de l’économie circulaire.
Voyons comment fonctionne le parc éco-industriel de Baotou. D’abord, l’entreprise Baolu, un groupe d’aluminium électrolytique (alliage d’aluminium), après avoir été achetée par le gouvernement du District de Donghe suite à des difficultés financières, s’est résolument engagée dans la voie de l’économie circulaire. Voici un schéma qui illustre bien les échanges qui s’y sont installées depuis.
Comme on peut le voir dans le schéma, ce parc industriel fonctionne en boucle fermée. Tous les résidus de production sont récupérés et réutilisés. Même les cendres volantes de la centrale au charbon servent de matière première à l’usine de matériaux de construction. Les eaux usées, après traitement, sont réutilisées à 95 %. La cogénération de la centrale au charbon permet d’alimenter à la fois les usines en électricité et les résidences du District en chaleur. Les usines de profilé, de tôlage et de laminage utilisent directement l’aluminium en fusion qui sort de l’aluminerie. L’usine de production de moyeux (boîte de vitesse) utilise directement l’aluminium liquide, évitant ainsi la refonte des barres d’aluminium.
En somme, l’économie de marché ayant mené à un développement anarchique du territoire, des fermetures d’usines et une pollution monstre, la région s’est prise en main en appliquant le principe d’économie circulaire et détient désormais un des meilleurs bilans de développement durable de la Chine.
Est-ce que ce modèle pourrait s’implanter au Québec de façon similaire pour favoriser le développement d’entreprises secondaire et tertiaire, et ainsi assurer la transformation des ressources sur place?
La volonté du gouvernement d’attirer des entreprises de transformation des ressources issues du Québec pourrait passer par ce mode de développement économique circulaire, ce qui cadre parfaitement avec l’objectif national de développer le Québec de façon durable.
[i] XIAOHONG, Fan. L’économie circulaire en Chine, Université de technologie de Troyes, thèse de doctorat, 2008, 340 p.